Thursday, November 19, 2009

Support Antonio Tabucchi Against Berlusque Puppets!

Les démocraties vivantes ont besoin d'individus libres. D'individus courageux, indisciplinés, créatifs. Qui osent, qui provoquent, qui dérangent. Il en est ainsi des écrivains dont la liberté de plume est indissociable de l'idée même de démocratie.
De Voltaire et Hugo à Camus et Sartre, en passant par Zola et Mauriac, la France et ses libertés savent ce qu'elles doivent au libre exercice de leur droit de regard et de leur devoir d'alerte face à l'opacité, aux mensonges et aux impostures des pouvoirs. Et
l'Europe démocratique, depuis qu'elle se construit, n'a eu de cesse de conforter cette liberté des écrivains contre tous les abus de pouvoir et les raisons d'Etat.
Or voici qu'en Italie cette liberté est mise en péril par l'attaque démesurée dont fait l'objet Antonio Tabucchi. Le président du Sénat italien, Renato Schifani, lui demande en justice la somme exorbitante de 1,3 million d'euros en raison d'un article paru dans L'Unita, lequel journal n'est cependant pas poursuivi. Le crime d'Antonio Tabucchi est d'avoir interpellé M. Schifani, personnage central du pouvoir berlusconien, sur son passé, ses relations d'affaires et ses fréquentations douteuses - toutes questions sur lesquelles il rechigne à s'expliquer. Interroger l'itinéraire, la carrière et la biographie d'un haut responsable public fait pourtant partie du nécessaire questionnement et des légitimes curiosités de la vie démocratique.
Intimider une conscience
Par le choix particulier de sa cible - un écrivain qui n'a pas renoncé à exercer sa liberté - et par la somme réclamée - un montant astronomique pour une affaire de presse -, l'objectif recherché est d'intimider une conscience critique et, à travers elle, de faire taire le plus grand nombre. Des récentes poursuites contre la presse d'opposition à ce procès fait à un écrivain européen, nous ne pouvons rester indifférents et passifs devant l'offensive du pouvoir italien contre la liberté de jugement, de critique et d'interpellation.
C'est pourquoi nous témoignons de notre solidarité avec Antonio Tabucchi et vous appelons à nous rejoindre, en signant massivement cet appel.

Laure Adler, journaliste et écrivain ; Théo Angelopoulos, cinéaste ; Homero Aridjis, écrivain, ambassadeur du Mexique auprès de l'Unesco ; Michel Braudeau, écrivain et éditeur ; Andrea Camilleri, écrivain ; Patrick Chamoiseau, écrivain ; Alain Corneau, cinéaste ; Constantin Costa-Gavras, cinéaste ; Antoine Gallimard, PDG des Editions Gallimard ; Edouard Glissant, écrivain ; Tony Judt, historien et écrivain ; Jean-Marie Laclavetine, éditeur et écrivain ; Claude Lanzmann, cinéaste et écrivain ; Antonio Lobo Antunes, écrivain ; Claudio Magris, écrivain ; Antonio Munoz Molina, écrivain ; Marie NDiaye, écrivain, Prix Goncourt 2009 ; Orhan Pamuk, écrivain, Prix Nobel de littérature ; Daniel Pennac, écrivain ; Philip Roth, écrivain ; Boualem Sansal, écrivain ; Fernando Savater, écrivain et philosophe ; Jorge Semprun, écrivain ; Mario Soares, homme politique ; Philippe Sollers, écrivain ; Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque française ; Nadine Trintignant, comédienne ; François Vitrani, directeur de la Maison de l'Amérique latine.

La liste complète des signataires figure dans la rubrique "A lire aussi".

No comments:

Post a Comment